“Il ne s’agit pas de soumettre chaque génération aux opinions comme aux volontés de celle qui la précède, mais de les éclairer de plus en plus afin que chacune devienne de plus en plus digne de se gouverner par sa propre raison.”

Condorcet (1743-1794)

L’école républicaine est centrée sur le principe méritocratique (fondé sur le mérite) de l’égalité des chances. La méritocratie n’est pas le seul principe de justice qui doit être pris en compte dans les sociétés démocratiques, mais elle en fait incontestablement partie.

A l’école, en vue de cette égalité des chances, des valeurs et les principes qui sont transmis sont la laïcité, la citoyenneté, la culture de l’engagement et la lutte entre toutes les formes de discrimination.

L’école est laïque car elle a été séparée de l’Église, c’est-à-dire qu’auparavant en France, c’étaient les congrégations religieuses qui étaient chargées de l’éducation. C’est donc devenu un principe de la liberté par rapport à la religion. Il fallait permettre aux enfants de recevoir une éducation différente, ce qui ne leur interdit pas d’avoir par ailleurs une éducation religieuse. L’école est aussi laïque pour qu’il n’y ait pas de conflits entre les élèves par rapport à la religion, pour que personne ne ressente de pression par rapport aux religions. Les signes religieux ostentatoires montrent une appartenance à une religion. Les élèves peuvent donc se juger par rapport à leur religion alors qu’il ne le faudrait pas.

En revanche, cela n’empêche pas d’aborder la question des religions à l’école. Elles font partie de notre histoire, de la culture de l’humanité. On peut voir que, dans notre pays, chaque culture a le droit d’exister. Par exemple on peut aussi bien s’intéresser à l’écriture égyptienne, qu’au jeu d’échecs inventé en Inde et ramené en Europe par les arabo-musulmans. On se nourrit des autres en s’intéressant à leur histoire et à leur culture. La religion en fait partie.

A l’opposé de la France, la République islamique d’Iran et l’école

L’Iran est une république islamique. Un changement a eu lieu lorsque les islamistes ont repris le pouvoir en 1989 en Iran et ont donc changé le programme scolaire pour éduquer à la religion. Par exemple la langue arabe (langue du Coran) a réapparu alors que les Iraniens parlent la langue persane. On estime que 25 % du temps scolaire est consacré à la religion musulmane. Les manuels scolaires sont faits de sorte qu’ils sont considérés comme conforme aux valeurs de l’islam. Ce qui diffère avec la France où toutes les cultures peuvent apparaître dans les cours car elles sont produites par les hommes.

Dans certains pays comme l’Iran encore une fois, les femmes sont obligées de porter le voile. Ce qui est différent de la France car la laïcité permet de pratiquer sa religion comme on le veut et de pratiquer une religion ou non sans subir de pression morale. Dans les espaces publics, on est donc libre de porter un signe religieux. A l’école, c’est impossible car l’école est distincte des religions comme on l’a vu précédemment. Elle veut proposer autre chose aux enfants pour qu’ils puissent ensuite choisir librement ce qui leur convient. La religion fait partie de ces choix.

Lucie, Ebène, Réda, 1ère STHRA

Article paru dans TAM numéro 2, juin 2023.