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Avant la Révolution française, la liberté religieuse était très limitée. Depuis, avec la loi de séparation des Églises et de l’État, l’État doit garantir à chacun de pouvoir pratiquer une religion, celle qu’il souhaite.

Un jugement sur fond de fanatisme religieux : l’affaire Calas, 1761

Cette affaire met en jeu la liberté religieuse et montre comme les tensions étaient fortes entre catholiques et protestants avant la Révolution française. Jean Calas, qui est protestant, est soupçonné d’avoir tué son fils parce que celui-ci aurait voulu se convertir au catholicisme. Il avait en fait cherché à masquer le suicide de son fils en meurtre. L’enquête qui est menée l’accable. Il est condamné à mort.

Pour mieux comprendre l’affaire et son contexte

Marc-Antoine Calas avait fait des études de droit, souhaitait devenir avocat mais s’était heurté à la législation anti-protestante qui lui interdisait d’exercer cette profession. Il reprend finalement la boutique de son père. C’est cela qui entraîne les accusations contre le père : il aurait tué son fils qui voulait se convertir au catholicisme pour pouvoir exercer la profession d’avocat.
Cela nous montre deux choses : d’une part, quand on n’était pas catholique, on ne pouvait pas exercer le métier que l’on souhaitait, ce qui n’est pas égalitaire, et d’autre part, les tensions entre catholiques et protestants (très fortes à l’époque dans la région de Toulouse) ont influencé l’enquête.

Le philosophe Voltaire s’engage à obtenir la révision du procès et rédige en 1763 une Traité sur la tolérance qui reprend cette affaire. Voltaire élargit les perspectives à une vaste réflexion sur la tolérance : « Sortons de notre petite sphère et examinons le reste de notre globe ». Cela rejoint l’article de nos camarades sur la connaissance de l’autre et des différentes cultures. L’École permet cela.
Une assemblée de quatre-vingt juges casse l’arrêt du Parlement de Toulouse le 4 juin 1764 et ordonne la révision entière du procès. Le 9 mars 1765, Jean Calas et sa famille sont définitivement réhabilités à l’unanimité. Le travail de Voltaire a eu un grand retentissement.

Maïmouna, Soraya, Bintily, 1ère STHRA

Article paru dans TAM numéro 2, juin 2023. A lire aussi notre dossier sur la laïcité et consacré à l’histoire des relations entre État et religions en France.


Image : Voltaire, L’affaire Calas et autres affaires ; traité sur la tolérance (préface Jacques van den Heuvel), Folio, 1975, 416 pages.