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Dans le cadre d’un projet avec le Musée national d’Histoire de l’immigration (voir ci-dessous l’article de Mme Chataignier), les élèves de 1ère ST2SB ont travaillé sur les photographies de l’Iranien Ebrahim Noroozi, qui a remporté le visa d’Or Magazine lors du prestigieux festival de Perpignan 2023 pour son travail en Afghanistan. Réactions.

Elle nous montre bien le contraste entre le temps où les femmes étaient libres de faire du vélo et les restrictions que les Talibans leur font subir. Je pense que le photographe voulait nous faire réfléchir sur la situation des femmes afghanes. Et nous, nous pouvons nous demander si ces femmes sont légitimes de leur sort et de leur emprisonnement. Durant cette photo, cette femme a dû ressentir de la nostalgie, ce qui a pu la rendre triste et la révolter car à cause du système patriarcal, le destin de cette femme est réduit à peu. J’imagine que si elle pouvait s’exprimer, cette femme dirait : « Pourquoi ? Pourquoi vous les Talibans, vous nous faites subir tout cela ? Est-ce que nous, les femmes, nous vous avons montré le moindre signe de faiblesse et d’infériorité ? Si oui, lequel ? J’essaie de savoir pourquoi on subit un tel acharnement de votre part, vous : les Talibans ! »

Lana, première ST2SB

Lorsque je regarde cette photo, j’ai l’impression qu’elle se sent libre et à l’aise sur son vélo. Si j’avais interviewé cette femme, je pense qu’elle m’aurait dit qu’elle se sentait libre et que ce n’étaient pas les Talibans qui allaient décider si elle devait être libre ou pas. Woroud

Cette femme a l’air de se sentir libre, heureuse de pouvoir pédaler sans interdiction malgré l’obligation de se couvrir intégralement, visage inclus. Malheureusement, sa robe risque de s’accrocher aux chaines du vélo, pouvant la faire tomber. Au moment de la prise de la photo, elle ne se voit peut-être pas. Salma B.

Son chemin est plein de cailloux et d’obstacles : la burqa immobilise la femme. Ali


Le « triathlon républicain » des élèves de 1ère ST2SB.

Dans le cadre d’un projet avec le Musée national d’Histoire de l’immigration que nous avons intitulé : « Immigration, sport et lien social », les élèves ont pu participer à trois ateliers d’écriture : le premier sur la liberté en lien avec la natation, le deuxième sur l’égalité en lien avec la course à vélo, et enfin le troisième sur la fraternité en lien, cette fois, avec la course à pied. A chaque fois, les élèves ont vu combien le sport est libérateur et porteur de valeurs. Ils ont aussi compris comment le lien entre nous tous peut se créer par le corps, par l’apprentissage du geste sportif, surtout quand on est un migrant et qu’on ne maîtrise pas la langue.

Au cours du deuxième atelier, les élèves ont rencontré une jeune femme afghane, réfugiée politique, qui a fui son pays parce que faire du vélo, comme les hommes, était mal vu et qu’elle risquait sa vie. Marceline Putnai, l’écrivaine qui a fait travailler les élèves, leur a proposé d’écrire une notice biographique de Frozan (voir leur portrait ici), en espérant qu’elle ait sa place au Musée National de l’histoire de l’immigration. Affaire à suivre.

Marianne Chataignier, professeure d’H-G-EMC de la classe.

Photo : Ebrahim Noroozi (AP). Son compte Instagram : @ebrahimnoroozi.


Article paru dans Tous Auffray Mag, numéro 4, avril 2024.