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Art. 10. – Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi.
Art. 11 – La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi.

DÉCLARATION DES DROITS DE L’HOMME ET DU CITOYEN DU 26 AOÛT 1789

En France, la religion est considérée par la loi comme une opinion. Nous sommes en démocratie, toutes les opinions sont sujettes à débat.

La liberté d’expression apparaît pour la première fois dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789. Elle peut prendre plusieurs formes : des écrits dans un journal, une caricature, une bande-dessinée. Elle permet de dénoncer une chose avec laquelle on n’est pas d’accord. Elle est souvent la représentation de la pensée de l’écrivain ou du dessinateur.

Malgré ces libertés, des personnes sont mortes pour avoir donné leur opinion. Prenons l’exemple des journalistes de Charlie Hebdo.

Qu’est-ce que Charlie Hebdo ? C’est un journal hebdomadaire qui aborde des sujets d’actualité et dont certaines caricatures ont pu offenser certaines personnes.
Quel est le but des caricatures ? Les caricatures des religions ont pour but de critiquer les religions en tant qu’opinion, surtout l’extrémisme religieux.
Qu’est-ce que l’extrémisme religieux ? Ce terme est utilisé pour qualifier une doctrine ou une attitude (politique, religieuse ou idéologique) dont les adeptes refusent toute modération. Dans ces courants de pensée, on veut imposer sa vision du monde, la critique n’est pas acceptée. C’est pourquoi les frères Kouachi ont tué les membres de la rédaction de Charlie, ce qui n’est pas conforme à notre État de
droit, à notre régime de libertés.

En France, juridiquement, “insulter” une religion est possible. Cependant la libre expression est autorisée
dans certaines limites. On ne peut inciter à la haine raciale, ni viser des personnes ou des groupes de
personnes. On peut critiquer les religions, on ne peut pas critiquer les musulmans. La justice n’a donc pas
condamné le journal pour ses dessins qui critiquaient une opinion politique et non des personnes. C’est aussi le cœur de l’affaire Mila.

Lucas, Evan, Anaïs, Stanlay, 1ère STHRA

Dessin : Caricature de Luz, ancien dessinateur de Charlie Hebdo.


Article paru dans TAM numéro 2, juin 2023. A lire aussi notre dossier sur la laïcité et consacré à l’histoire des relations entre État et religions en France.