Frozan naît en Afghanistan dans les années 1990. Elle grandit dans une société patriarcale où les droits des femmes sont extrêmement restreints. Après un passage par l’Iran, elle se prend de passion pour le vélo autour de ses 14 ans. C’était le rêve de sa mère et elle voudra en faire le sien. Passionnée par le cyclisme, elle s’entraîne la nuit en cachette avec l’aide de sa famille. Son frère lui apportait son vélo à l’extérieur de Kaboul, de nuit. Avant de s’entraîner, elle enlevait le jilbab sous lequel elle cachait sa tenue de cycliste. A chaque fois qu’elle allait faire du vélo, elle prenait des risques mais le vélo fait partie d’elle depuis son enfance. Guidée par un entraîneur de cyclisme afghan, Frozan eut l’occasion d’intégrer l’équipe des « petites reines de Kaboul ». Mais les conditions d’entraînement n’étaient pas favorables aux jeunes cyclistes. Malgré les menaces et les violences subies, ces femmes persistaient avec l’espoir de faire passer un message. Mais lors d’un voyage en France, le destin de Frozan a pris une tout autre direction.
Frozan réussit à fuir l’Afghanistan à l’occasion d’une invitation à une course en France
Voici les objets personnels importants pour Frozan : un porte-monnaie acheté dans un magasin d’occasion et une bague en argent donnée par une amie d’enfance retrouvée par hasard. Ce portefeuille en cuir et ces deux bagues ont porté chance à Frozan. Elle dit qu’en possession de ces deux objets, tout lui a ensuite souri.
Photo : Frozan Rasooli.
Elle réussit à fuir l’Afghanistan à l’occasion d’une invitation à une course en France. Elle s’enfuit alors qu’elle est à l’aéroport. Elle coupe alors tous les liens avec sa famille (pour la protéger) et l’Afghanistan. Elle a pu arriver en France et avoir le statut de réfugiée, et elle a eu la protection de l’Etat mais tant qu’elle n’a pas la nationalité française, elle ne pourra pas retourner en Afghanistan, mais cela restera tout de même dangereux avec le contrôle des Talibans. En France, elle réussit à avoir une carrière de sportive et s’intègre peu à peu à la société. Son souhait était de devenir infirmière mais elle devient finalement coiffeuse et essaye de vivre une vie normale en oubliant les Talibans et en pensant à sa famille qui a réussi à fuir aussi et à aller vivre au Canada.
Dans la culture afghane, les filles ne peuvent pas faire de vélo car elles n’ont pas le droit de se montrer et doivent tout cacher. Frozan espère que cela changera en Afghanistan.
Les élèves de 1ère ST2SB (travail d’écriture collaborative)
Photo : Ebrahim Noroozi (AP) : Des femmes afghanes attendent de recevoir des rations alimentaires distribuées par un groupe d’aide humanitaire saoudienne, à Kaboul, en Afghanistan, le 25 avril 2022. Compte Instagram du photographe Ebrahim Noroozi : @ebrahimnoroozi.
Article paru dans Tous Auffray Mag, numéro 4, avril 2024.