
Le mur devient liquide comme le rideau
La terre marche sur l’espace et trouva une rose plantée dans une étoile
Les tombes recouvertes de malheur
Le ciel rouge se noie dans mes cauchemars
Sous le feu de la mer le rideau prend le large
La lumière s’accroche à la lune
Paris est un mauvais poisson et me crie de douleur
Gonflé est le fond de notre cœur
Le bateau marcha sur le rivage qu’est ma mémoire
J’ai surpris les ongles sortir du mur
L’océan de lave se rétracte dans les montagnes russes
Un silence macabre où l’ombre danse
La liberté s’écroule derrière les barreaux.
Je regarde les planètes danser une valse
J’ai vu la bouteille se noyer dans le sable et je me suis vue enfermée dans ses yeux
La flamme de la bougie coula sur l’espoir
Je la fuis d’amour pour éviter les vagues
Le désert comble mon ennui que j’avais pour lui
Mais le silence rendit le vent violent
Pour la mort qui rougit sur la raison
Les prisonniers sont en liberté tandis que les citoyens sont en prison
L’art brille dans le vacarme
J’écrivais avec l’horloge
J’accélérais le temps mais le temps ralentissait
Je reculai quand le miroir me regarda
Tout à coup le soleil assombrit ma mélancolie
Je marche en courant, pleurant
Pleurant la joie qui m’enlace et me relâche pour se noyer
Dans une boue éclatée
J’ouvris la porte à l’aide du cadenas pour rentrer dehors
Là où l’univers rétrécit chaque jour
La flèche transperça la pierre d’acier
Les souvenirs murmurent les moments du futur à travers ses yeux
Le marteau caresse les crépitements de mon cœur
Achevé, je continuai mon chemin pendant que la mort me consumait de vie.
1ASSPA
Dans la fabrique du poème
Ce poème collectif de la classe fait suite à la visite de l’exposition Surréalisme au centre Pompidou. De retour en cours, leur professeur de français Madame Bréchon leur a lu le poème de Desnos « un jour qu’il faisait nuit ». A la manière du poète qui multiplie les énoncés absurdes, chaque élève écrit des vers surréalistes. La sélection par vote des meilleurs vers donne au final une étonnante unité thématique.
Visuel : Max Ernst, « L’ange du foyer (Le triomphe du surréalisme) », 1937. Affiche de l’exposition « Surréalisme » au Centre Pompidou.
Article paru dans Tous Auffray Mag, numéro 5 – janvier 2025.